Wanted : iris fétide
Si vous aussi le rencontrez dans la même situation merci de me le signaler.
Accédez à la carte de répartition de l'Iris fétide,
communiquée par le conservatoire botanique du Massif Central. Merci à Jean-Pierre Barbe.
Pour les jardiniers : Loïc Monceau, horticulteur à Bulhon, a inscrit l'iris fétide à son catalogue.
Grâce au forum ethnobotanique de Tela Botanica, j'en ai récemment appris beaucoup, merci aux internautes.
Lisez la synthèse sur Tela botanica
Pierre SELLENET
http://www.garancevoyageuse.org
a pris le temps de me communiquer les informations dont il dispose
Date : Mercredi 17, Mai 2006 0:33
Objet : Re: [tb-ethnobota] Wanted iris fétide
Bonjour,
Dans le Livre des plantes médicinales et vénéneuses de France,
Fournier,1948:Iris foetidissima Iris gigot, Iris à l'ail, glaïeul puant, petit glaïeul, spatule,
spatule puante
L'iris fétide représente le Xiris des Grecs, dont font mention
Dioscoride et Galien. Le premier de ces auteurs lui assigne déjà des propriétés qui lui ont été encore attribuées depuis : "La racine macérée dans du vin cuit se prend contre les spasmes, les ruptures, les douleurs de la hanche, la strangurie, la diarrhée ; on l'emploie comme vulnéraire sur les plaies de la tête, les fractures ; elle extrait sans douleur les épines, les échardes, etc ; ; en frictions avec du vinaigre, elle guérit les tumeurs et les abcès. Quand aux graines, elles sont violemment diurétiques." Quand à Matthiole (1554) il mentionne l'emploi par quelques uns du suc contre la gale et diverses maladies de la peau.
Propriétés Le rhizome et les graines à odeur fétide, à saveur âcre et nauséeuse, sont diurétiques, apéritifs, purgatifs, drastiques, plus ou moins sédatifs et antispasmodiques. Cazin (1868) a vu des paysans se guérir de diverses hydropisies en prenant 12 gr de suc du rhizome, il conseille la dose de 2 à 4 gr.... La racine sèche se prend à la dose de 4 à 8 gr dans un litre de vin blanc, comme diurétique, fondante, emménagogue. Comme diverses autres substances fétides, le rhizome a été utilisé contre divers troubles nerveux, dont l'hystérie. On l'a également employé sous forme de bains chauds contre l'atrophie des membres.
Bon, ça fait quand même quelques usages en stock. Pierre Lieutaghi
cite aussi ces propriétés (en précisant : médicinal oublié requérant étude) et signale aussi que les latins teignaient les étoffes en rouge avec les capsules fructifères bouillies dans du lait (Jardin des savoirs, jardins d'histoire).
J'ai cette plante dans mon jardin parce que je l'ai semée (fleur assez discrète mais aux belles ornementations et très jolies graines rouge corail à l'automne jusqu'en hiver) au pied d'un arbuste, donc àl'ombre. Je ne la trouve pas spécialement très fétide même quand on froisse son feuillage. C'est à l'ombre des bois, sous bois, haies qu'on le trouve assez fréquemment dans une grande partie de
cette situation dans ma région Gard-Cévennes.
cordialement
Pierre SELLENET
Jean-Pierre JACOB m'a transmis un extrait de :
L'Inventaire des plantes d'Auvergne
de Maurice Chassagne: 2 volumes édités en 1956
Iris foetidissima L. –Occidento-méditerranéen. Grh. 2n = 40
« Environ de Beauregard l'Evêque et de Gannat » Delarbre.
Puy-de-Dôme : AR. Souvent naturalisé dans les parcs et bois autour des vieux châteaux, est AC. dans les bois argileux et argilo-calcaires des environs de Lezoux, dans les communes de Lempty et de Culhat , dans les bois de Rocard (emplacement d'une station préhistorique) et dans le parc du château féodal de Ravel d'où il s'est étendu sur les bords du ruisseau de Croptes, pentes de Banchillon et fourrés de l'Allier sous le château de Beauregard l'Evêque, autour du château des Salles, près de Bongheat, petit bosquet entre Saint-Georges et le puy Saint-André, bois du château de Marand, près de Saint-Amant-Tallende, haies sous le château de Gondolle, parc du château de Randan.(Lec. et Lamt.).
Cantal : RR. Entrée du bois de Faral au-dessous des ruines du vieux château de ce nom, abondant (Malvezin).
Lot : C. dans la région de Figeac,
Loire : Haies et broussailles de l'avenue du château de Vergnon près Montbrison (Legrand).
Allier : Coteau de Cropte près Vichy avec Q. lanuginosa (Deschâtres). Ancienne plante médicinale.
J'ai deux remarques :
Chassagne le considère comme naturalisé.
Il a remarqué sa coïncidence avec les sites historiques médiévaux,
et avec un site préhistorique.
La piste préhistorique parait peut-être saugrenue, particulièrement aux scientifiques hyperspécialisés d'aujourd'hui qui n'ont pas la vision pluridisciplinaire des « savants » d'hier, à la fois naturalistes, historiens, philosophes. Mais n'ayant pas de culture académique, je me refuse quant à moi à l'exclure à priori.
Pour le tour château des Salles à Bongheat, je sais qu'il y a eu une villa GR (et une importante voie romaine), il y a actuellement un château, et depuis peu, je sais qu'il y a eu au moins une fréquentation préhistorique. Fréquentation préhistorique à Bongheat (puis GR, puis haut MA, jusqu'à nos jours) et Ravel (+ MA), à Mauzun (puis GR, MA). Dans le texte de Chassagne, on retrouve aussi deux fois le nom de « cropte ». ( ruisseau de Croptes, coteau de Cropte) : des grottes ?
Pascal Vigneron
http://www.iris-bulbeuses.org
de
Voilà quelques pistes de réflexion, qui apportent probablement plus de questions que de réponses !