Ma rencontre avec les jardins des Martinanches
Comme beaucoup de propriétaires, les Cadier de Veauce se sont trouvés confrontés à la gestion des jardins de leur château sans y avoir été préparés d'aucune façon. J'ai commencé à les aider en avril 2005.
Arnaud
et Marie de Cadier de Veauce ont repris en 2004, le château des
Martinanches, succédant à Georges de Cadier de Veauce. Reprendre à la
fois le château et les jardins classés, plus ou moins abandonnés, n'est
pas une mince affaire.... Quand l'urgence est à refaire les
toitures du château, on ne peut pas se lancer immédiatement dans de
coûteuses restaurations de jardins.
C'est
pourtant souvent la solution choisie dans ce cas :un réaménagement plus
ou moins complet, avec souvent les derniers végétaux à la mode :
c'est rapide, coûteux
mais compatible avec le système des subventions diverses. Les budgets
mis en jeu sont généralement importants, les travaux sont généralement
longs, et l'entretien se révèle parfois un fardeau pour son
propriétaire.
Nous nous sommes orienté vers une gestion durable du patrimoine végétal
et des jardins, en intégrant la conservation comme mode de
fonctionnement, à travailler chaque jour, avec un budget étalé. Dans un
premier temps nous allons chercher à conserver et comprendre le
"potentiel" de ces jardins qui s'est révélé doucement.
Nous avons commencé besogneusement à relever les plans de l'existant, à chercher des archives, à se pencher sur l'histoire des lieux. Ce travail ne peut se dérouler que dans le temps.
Parralèlement nous avons engagé un inventaire des végétaux du site. Leur conservation se poursuit jour après jours, tout simplement en utilisant ces végétaux.
Notre inquiétude immédiate se porte sur le patrimoine fruitier, en
grand danger, que nous n'avons pas le temps matériel, de nous en
occuper.
Après
deux années, nous commençons juste à reprendre possession en douceur du
jardin à la française : sans sacrifier au passage les petites tulipes
botaniques, les iris, les juliennes ou les monnaies du pape, les lilas.
Les murs sont de nouveau réparés quand les pierres tombent. Et si le travail reste énorme pour le rendre aussi beau qu'il devrait l'être, redonner une fonction au jardin et à ses plantes est doute une des meilleures conservations "dynamiques "possibles.
Le
jardin à la française a retrouvé sa fonction en fournissant les fleurs
du château : c'est avant tout cette fonction, ce rôle dans la vie de la
maîtresse de maison qu'on devait selon moi restaurer. Dans ses
plates-bandes les siècles se mélangent pour former les nouveaux
bouquets. La nouvelle génération des fleurs préférées de Marie de
Veauce rejoint petit à petit les bouillons noirs, oeillets mignardises,
ou iris qui se sont ajoutés au fil des ans.
L'urgence sur le terrain, après la conservation des végétaux, est à l'arrêt des dégradations des structures.
Il
faudrait aussi pouvoir refaire ces gazons qui dessinent le plan
si subtil du jardin à la française, il faudrait aussi
s'occuper d'urgence du patrimoine fruitier, préserver le mur de pisé du
potager clos, il faudrait aussi.... la liste est longue, ...mais nous
avançons ! Nous espérons cette année voir refleurir les iris récupérés
dans le parc il y a deux ans, le lilas va refleurir, les lupins qui
étaient réapparus l'année dernière ont bien passé l'hiver. Cette année
nous testons de nouvelles fleurs à bouquet pour l'été et l'automne :
des rudbeckias, gaillardes et phlox on rejoint les plates-bandes.
Vous pouvez aider l'association « Les Amis des Martinanches » à financer ces restaurations en leur adressant un don, même modique. Renseignements sur
www. château-des-martinanches-com
En
accord avec le propriétaire, je publie sur ce blog quelques éléments
sur ces jardins, qui nous révèlent petit à petit quelques jolis secrets.