Les anciens cimetières : Monsieur le Maire, sauvez les meubles !
Il
reste souvent dans les communes de ces anciens cimetières devenus trop
exigus, et qui ont été laissés à l'abandon. Cela pose un problème
esthétique, mais surtout des problèmes de sécurité : les enfants
vont jouer au milieu des tombes plus ou moins affaissées, risquent de
se faire mal, ou de plus ou moins respecter le repos dû aux morts...
Toujours est-il qu'un jour la municipalité décide de réaménager
l'ancien cimetière, qui se transforme en jardin public. Et là, c'est
généralement la catastrophe. Les travaux menés en un temps record, font
table rase du passé, et on se retrouve avec un parc plus ou moins
propret, et sans âme.
Les
cimetières sont pourtant une véritable mine de trésors : on y
trouve particulièrement vieux rosiers ou plantes vivaces : je
pense aux lis, aux iris, aux hémérocalles, ou aux bergénias. Certains
de ces végétaux, notamment parmi les rosiers peuvent être disparus des
collections. Dans toute le France, et probablement ailleurs, le
patrimoine végétal abrité par ces lieux de mémoire disparaît à grande
vitesse. Halte au massacre : pourquoi ne pas garder une place pour
ce petit monde dans le futur jardin public ?
Ceci ne représente pas un coût prohibitif que de sauver les meubles, que de faire un petit pas vers une gestion durable des espaces verts publics.
Plutôt que de mandater un entrepreneur de travaux publics pour faire table rase, pourquoi ne pas envisager une réhabilitation conservatoire ?
Comment ? Simplement en réutilisant dans l'espace public ces végétaux,
porteurs d'une part de l'identité d'une commune.
Cette démarche, pas plus coûteuse, mais
plus lente bien sûr, que la classique éradication, permettra à votre
ville ou village non seulement de conserver ce patrimoine, mais aussi
de rompre avec la monotonie des aménagements végétaux de plus en plus
uniformisés : les mêmes de Lille à Marseille !