Le patrimoine rural : entre nature et culture
L'environnement rural entre nature et culture,
La grande histoire, celle des rois et des nations, nous a laissé quelques témoignages. Mais pour comprendre la vie quotidienne, les us et coutumes de nos aïeux, il faut chercher ailleurs ce que les auteurs du passé ont rarement jugé bon de nous transmettre.
Dans
le monde rural en particulier, où vécût la grande majorité des hommes
jusqu'à une période récente à l'échelle de l'humanité, l'homme
ne peut se comprendre que dans son milieu. Réciproquement, le milieu
garde durant des siècles ou des millénaires l'empreinte des sociétés
humaines qui l'ont peuplé : connaître le milieu peut aider à
comprendre le passé.
Depuis les premiers hommes, jusqu'aux chasseurs-cueilleurs paléolithiques, l'être humain a tiré matériaux et nourriture du milieu naturel : ses déplacements étaient conditionnés par ses besoins vitaux. Puis, avec l'avènement des premiers agriculteurs néolithiques, commençait la longue interaction entre l'homme et son milieu. La transformation du vivant par la volonté humaine débuta avec la domestication d'animaux et de végétaux. La pression agricole transforma l'environnement. Inexorablement les sociétés laissèrent leur empreinte dans le milieu.
Dans le monde végétal, cette empreinte prend parfois des airs de miracle en se jouant des siècles comme ces petites pervenches dont on note la troublante coïncidence avec les habitats médiévaux. Si depuis longtemps certains auteurs ont remarqué cette persistance des végétaux sur des sites où ils ont été cultivés, si nombre de gens de terrain le constatent, les recherches menées ces dernières décennies, notamment par Odette Lapeyre, ont validé la botanique comme outil de prospection archéologique.
On perçoit donc petit à petit, la nécessité
d'une vision globale du patrimoine dans un monde rural
où nature et culture sont
étroitement liées.